VIERGES

Kiryat Yam est petite station balnéaire au nord d’Israël dans laquelle le temps semble s'être arrêté. Entre ses bâtiments gris et l'immensité de la mer, Lana, 16 ans et un caractère bien trempé, rêve d'ailleurs, de Tel-Aviv, de fêtes, de garçons... et de perdre sa virginité. Mais sa mère Irena ne l'entend pas de cette oreille et Lana doit l'aider à tenir le café décati dans lequel les clients ne se bousculent pas, malgré ses grandes fenêtres qui donnent sur la plage. L'établissement est en effet comme perdu au milieu de nulle part : le maire qui s'est lancé dans la construction d'une promenade en front de mer a manqué d'argent pour terminer son projet et le ponton s'est arrêté bien loin du café d'Irena... Ainsi va la vie à Kiryat Yam jusqu'au jour où les événements s'enchaînent : la jeune cousine de Lana qui a perdu sa mère vient passer quelques semaines avec elle, un charmant journaliste débarque dans le coin et la rumeur d'une sirène apparue au large de Kiryat Yam met en émoi la ville entière...

Vierges est un conte dans lequel le quotidien morose d'une ville morne se voit peu à peu contaminé – et chamboulé – par un événement surnaturel, un fantasme, le rêve de quelque chose de plus grand auquel les habitant-e-s s'accrochent comme à une bouée de sauvetage. Le trivial y côtoie le fantastique : au portrait réaliste de trois générations de femmes répond une fable estivale sur la puissance de la croyance. Modeste et délicat, sincère et généreux, ce premier film porté par l'énergie de sa jeune actrice est une jolie découverte.