Série en cinq épisodes, découpée en trois films pour le cinéma, à voir impérativement dans l'ordre :
• SENSES 1&2 : 2h20
• SENSES 3&4 : 1h25
• SENSES 5 : 1h15
C'est une expérience inédite que propose Senses, une plongée au cœur de la société japonaise à travers l'histoire intime de quatre femmes : la première série au cinéma... L'originalité de cette œuvre fleuve démarre dès sa création : entre 2013 et 2014, Ryûsuke Hamaguchi a mené un atelier d'improvisation basé sur des exercices d'écoute plus que sur des cours d'art dramatique, avec pour but principal de permettre aux participant-e-s d'exprimer leurs voix propres. Le scénario et les personnages de Senses se sont construits à partir de ce travail, portés par des actrices et des acteurs révélés par l'atelier et qui n'avaient avant cela aucune expérience de jeu. Senses a continué de se façonner au cours du tournage, réécrit plusieurs fois au fur et à mesure de l'avancée du récit et des discussions entre l'équipe et les actrices principales, pour finalement trouver sa forme finale dans un montage de 5h, en adéquation avec la volonté du réalisateur de faire comprendre chacun des protagonistes en l'observant en profondeur. Afin de permettre sa sortie sur les écrans français – et avant tout au cinéma, permettant véritablement l'immersion totale offerte par le film –, le distributeur a décidé de découper Senses en cinq épisodes, correspondant chacun à un sens, proposé en salles en trois parties.
À Kobe, ville portuaire du Japon, quatre femmes partagent une amitié profonde. Même si chacune est prise par sa propre vie – de famille notamment – Akari, Sakurako, Fumi et Jun parviennent à maintenir des temps où elles se retrouvent toutes les quatre pour partager leurs talents culinaires autant que leurs sentiments. À la suite d'un atelier de communication quelque peu inhabituel auquel elles participent ensemble, Jun annonce qu'elle vient d'entamer une difficile procédure de divorce. Cette nouvelle agit comme un déclencheur, obligeant chacune des quatre amies à interroger la force de leur amitié autant que la stabilité de leur propre existence. Ryûsuke Hamaguchi observe alors avec patience et minutie le chamboulement intérieur de ses héroïnes et de ceux qui les entourent. Il dresse ainsi un portrait singulier de la société japonaise, notamment d'une certaine structure sociale dans laquelle la femme est reléguée au second plan.
Dans un pays où il semble si difficile d'exprimer ses émotions, Senses, par sa longueur et sa capacité à nous mener au plus près de ses protagonistes, nous permet d'appréhender l'apprentissage et la révolution intime de quatre femmes qui remettent en question une vie qui semblait immuable. Le réalisateur les accompagne sans jamais les lâcher, dans des scènes qu'il laisse se dérouler longuement, jusqu'à distendre le temps : pendant un pique-nique, un repas, un atelier ou plus tard une lecture, nous sommes à leurs côtés, à leur chevet et on en vient à avoir l'impression d'être au plus près de leurs âmes et de leurs pensées. Une expérience immersive et passionnante, ainsi que la découverte d'un réalisateur à suivre : son prochain film, Asako I & II, vient d'être sélectionné en Compétition au Festival de Cannes !
