LONG WAY HOME

Angel, 18 ans, sort de prison. Elle n'a pas vraiment d'endroit où aller et personne ne s'en soucie réellement. Il lui suffit d'affirmer que son ex-petite amie l'attend ou qu'elle va aller voir sa petite sœur, placée en famille d'accueil, pour qu'on la laisse tranquille. Mais Angel a vu mourir sa mère et cette blessure n'a pas disparu avec le temps... Elle est mue par un profond désir de vengeance alors que la vie ouvre parfois des portes vers des chemins que l'on n'imaginait pas...

Voici un premier film terriblement émouvant, qui commence comme beaucoup d'histoires déjà vues pour bifurquer vers un récit plus complexe, plus sensible : le trajet d'une adolescente en deuil. Cette jeune femme, noire, issue d'un quartier défavorisé n'a jamais eu la moindre chance dans sa vie : d'emblée, on craint l'inévitable cercle vicieux qui voudrait que, sortie de prison, elle ne fasse inconsciemment que le nécessaire pour y retourner... Cette trame s'esquisse mais pour aller autre part : la vengeance en ligne de mire, Angel déploie une énergie et une imagination qui vont lui faire comprendre la puissance des liens qu'elle entretient – notamment avec sa sœur – et la complexité des situations qui la touchent.

Après une longue carrière d'actrice, Jordana Spiro signe ici un premier long métrage d'une sensibilité particulière, modeste mais résolument optimiste. Les difficultés sociales de ses personnages ne sont jamais occultées et rendent compréhensibles leurs (ré)actions, sans pour autant les légitimer ni basculer dans le misérabilisme : Long way home est avant tout un long chemin vers la rédemption et l'espoir.