LITTLE BIG MAN
Du 10/08/2016 au 24/08/2016
COPIE NUMÉRIQUE RESTAURÉE
Un journaliste vient recueillir le témoignage de Jack Crabb, 121 ans, dernier survivant de la bataille de Little Bighorn qui vit la victoire des Indiens sur les troupes du général Custer. Le vieil homme se met à raconter l’histoire de sa vie : le massacre de ses parents par les Indiens Pawnees, son adoption par les Cheyennes où il reçut le surnom de « Grand Petit Homme », puis son retour parmi les Blancs en pleines guerres indiennes…
À la manière d’un Candide, ce « héros » traverse toute l’histoire de la conquête de l’Ouest. Lors d’une première heure souvent hilarante, le film tourne en dérision le machisme des pistoleros, l’imbécilité chronique d’une population ignare et l’hypocrisie de la société bourgeoise et chrétienne. Enfin, avec beaucoup de clairvoyance, il stigmatise aussi bien la brutalité de certaines pratiques indiennes que les exactions des Blancs. La deuxième partie, bien que toujours décalée dans sa façon de décrire les mœurs du xixème siècle, se fait plus grave et donne lieu à des séquences chocs : de l’extermination radicale et massive du village indien par des soldats fanatisés jusqu’à la sanglante bataille de Little Big Horn, le cinéaste nous prouve à maintes reprises son immense talent de conteur et de faiseur d’images.
Porté par l’interprétation magistrale de Dustin Hoffman, Little big man s’impose comme une relecture profondément originale des grands mythes de l’Ouest, à une époque où l’Amérique doutait de plus en plus de ses principes fondateurs. Malgré son aspect iconoclaste, ce petit bijou a remporté un gros succès à sa sortie, ce qui n’est que justice.
(D’après Virgile Dumez • avoir-alire.com)