ELVIS
Du 03/08/2022 au 22/08/2022
SÉLECTION OFFICIELLE, HORS COMPÉTITION • FESTIVAL DE CANNES 2022
Lorsqu’il entend la voix du jeune Elvis, le colonel Parker sait qu’il détient la prochaine star du rock. Il va alors tout faire pour devenir son manager et l’ériger en mythe…
En s’attaquant à l’icône Elvis Presley, on ne s’attendait pas à ce que Baz Luhrmann nous livre un biopic classique. Son goût du grandiose et de la démesure devait donner naissance à une œuvre plus hystérique, parfait écrin pour retracer la légende : le film ne veut pas exposer l’homme mais nous inviter dans la folie qu’a été le mythe Elvis. Voyage électrique dans lequel les guitares vibrent et la frénésie ambiante se banalise, cet objet cinématographique saturé et hyperbolique n’est pas seulement le récit de l’existence du rockeur. En arrière-plan, ce sont les tensions d’un pays qui nous sont racontées, cette opposition constante entre deux entités : l’art et le commerce, le bien et le mal, les blancs et les noirs. En mélangeant des rythmes de blues et de rock, Elvis Presley mêlait deux cultures irréconciliables. Dans son déhanché, les élites puritaines voyaient un affront, la possibilité d’une société dans laquelle la ségrégation n’aurait plus sa place.
Bouillonnant et explosif, Elvis offre sa narration à l’antagoniste, le vilain : le colonel Parker nous guide dans les méandres de cette âme vendue au diable du show business, jusqu’à la prison dorée de l’Intercontinental Hotel. Le film raconte l’enfermement progressif d’un personnage dans un mirage dont il ne peut s’échapper. Dans cette dernière partie, les excès esthétiques se réduisent pour nous laisser contempler l’être humain – ou ce qu’il en reste. Le trip est vertigineux, porté par un Austin Butler impressionnant. Le roi est mort, vive le roi !
(D'après C. Brangé • abusdecine.com)