DOGMAN

PRIX D'INTERPRÉTATION MASCULINE • FESTIVAL DE CANNES 2018

Quelque part en Italie, dans une banlieue pauvre et grise, Marcello tient une modeste boutique de toiletteur pour chiens. Rien de bien florissant mais suffisamment pour vivre et taper la discute avec les commerçants du quartier. Cela permet surtout au doux Marcello d'exprimer son amour sans bornes pour les canidés de toutes sortes qu'il bichonne à longueur de journées. Pour arrondir les fins de mois et offrir des virées en mer à sa fille passionnée de plongée, il revend un peu de cocaïne aux gens du coin. Et puis il y a son ami Simone, aussi brutal et massif que Marcello est chétif, qui terrorise le quartier, réfléchit avec ses poings et a une fâcheuse tendance à ne laisser que des ruines derrière lui. Simone entraîne malgré lui Marcello dans ses combines louches et de plus en plus risquées, jusqu'au jour où ils se retrouvent embarqués dans une spirale de violence incontrôlable. Sous les yeux placides des chiens que Marcello aime tant s'exprimera alors la bestialité des hommes...

Dix ans après Gomorra, Matteo Garrone revient tourner dans les bas-fonds de l'Italie contemporaine où s'invitent trop souvent violence et criminalité. Son Marcello est un gentil, un cœur pur et généreux, qui se retrouve confronté à la férocité sans limite de la loi du plus fort. Dogman est un film d'une noirceur désespérée et pourtant d'une beauté bouleversante, grâce notamment à la maîtrise et l'élégance de sa mise en scène. Grâce, surtout, à la performance de ses interprètes : Marcello Fonte, silhouette malingre et visage cabossé, est éblouissant, face à un Edoardo Pesce aussi terrifiant que profondément humain...