COSMODRAMA

Un vaisseau spatial lancé dans l’Univers. L’équipage se réveille de cryogénisation, en état d’amnésie. Un singe et un chien se trouvent en présence d’un astronaute, d’un biologiste, d’un psychologue, d’un sémiologue, d’une généticienne et d’un reporter. Ne sachant plus ni où ils sont, ni d’où ils viennent, ni le but de leur mission, les cosmonautes doivent se baser sur leurs observations pour émettre des hypothèses... et nous faire vivre un grand drame cosmique mêlant poésie, burlesque et questionnement métaphysique.

Cosmodrama est subtilement découpé en « quatorze stations », chaque scène présentant une multitude de théories (philosophique, physique...) sur les rapports entre l’humain et l’univers. Par une série de gags et situations saugrenues, l’auteur prend ensuite un malin plaisir à les remettre en cause. Ce pourrait être confus, répétitif, c’est au contraire d’une finesse et d’un humour pince-sans-rire réjouissants. Sur le plan visuel, le réalisateur multiplie les clins d’œil, du vaisseau de 2001 à l’esthétique kitsch de Star Trek. Il en résulte un trip pop, psychédélique et jubilatoire, tourné avec quatre bouts de ficelle. Car Philippe Fernandez ne cherche pour rien au monde les mises à jour techniques de l’ère numérique, et opte pour des décors de carton-pâte et des trucages d’un autre âge. Original, visuellement élaboré, et bénéficiant d’un scénario aussi intelligent que teinté d’humour, cet OVNI du paysage cinématographique français est un véritable ravissement.

(D’après Gérard Crespo • avoir-alire.com)