COMME SI DE RIEN N'ÉTAIT
Du 03/04/2019 au 30/04/2019
GRAND PRIX DU JURY et PRIX DE LA MEILLEURE ACTRICE • FESTIVAL PREMIERS PLANS D’ANGERS 2018
Janne est une femme libre. La trentaine, elle partage une relation équilibrée avec Piet. Ensemble, ils retapent une maison, les projets sont en route. Chacun est indépendant mais leur couple est solide. Un soir, lors d’une réunion d’anciens élèves, Janne passe un moment de la soirée avec Martin. L’ambiance est bon enfant, ils boivent et rient beaucoup. Martin n’a plus de transport pour rentrer chez lui, Janne lui propose son canapé mais une fois dans l’appartement, la situation bascule et il se passe quelque chose... Quelque chose de trop, quelque chose qui n’aurait pas dû arriver, ou pas de cette manière. Cet acte aura inévitablement des conséquences, mais Janne est une femme forte et elle refuse de croire qu’un tel événement puisse affecter sa vie, qu’elle a choisie et qu’elle maîtrise...
Ce film est le prolongement direct du « mouvement » #metoo. Si Janne avait été violée par un inconnu, elle aurait porté plainte. Mais la situation est plus complexe... Les faits se sont produits dans une zone grise, le dérapage n’est pas plus pardonnable mais le mec est sympa : un contexte globalement plus ambivalent. Si Janne refuse d’accorder de l’importance à ce moment et de voir sa vie impactée, le déni l’emmure peu à peu dans un silence et une solitude qui font bouger sa réalité, imperceptiblement... Aenne Schwarz est exceptionnelle dans le rôle de Janne, oscillant tout en finesse entre des moments d’intense fragilité retenue et une posture forte, imposant le respect. Évoquer la question du consentement avec autant de subtilité n’était pas encore arrivé au cinéma : il était temps !