À LA LUEUR DE LA CHANDELLE
Du 09/04/2025 au 28/04/2025
Dans une maison du Portugal, le jour se lève. Deux femmes âgées y vivent. Alzira y est née et y a vécu toute sa vie. Elle est la maîtresse de maison tandis que Beatriz en est la domestique, qui a consacré sa vie à son entretien et à l’éducation des enfants. Le temps d’une journée, au fil des saisons, les souvenirs se croisent dans la demeure.
S'il l'avait déjà évoquée dans un court-métrage puis dans un documentaire, André Gil Mata revient sur l'histoire de sa grand-mère par la fiction. Dans ce projet intime et fort, il retrace une vie fragmentée à l’intérieur d’un même foyer. Nous avions découvert le travail du cinéaste avec L’arbre, film se déroulant la nuit dans un recoin à l’écart d’un monde rugissant, dans lequel les temporalités s’entremêlaient. Il en est de même ici, cette fois en plein jour. Du lever au coucher du soleil, André Gil Mata dépeint un environnement isolé duquel rien ne semble sortir. À l’ombre d’un clocher d’église, la maison est le lieu d’oppression et d’enfermement d’un système patriarcal. C’est aussi là où se déploient les souvenirs : les personnes disparues ressurgissent, les générations se côtoient. À la fin de leurs vies, Alzira et Beatriz sont lasses. Comme L’arbre, À la lueur de la chandelle trouve sa grâce en laissant les séquences se dérouler dans leur longueur. L’immersion dans ce cocon privé est totale et le moindre événement sonne comme irrévocable. Souligné par une soigneuse photographie sur 16 mm, le film nous transporte hors du temps ; notre propre mémoire nous revient par morceaux et nous touche d’autant plus fort.