TALONS AIGUILLES

Rebeca, présentatrice télé, vide son sac Chanel et règle ses comptes avec la célèbre chanteuse Becky Del Paramo, qui est accessoirement sa mère. Une maman qui a toujours fait passer sa carrière avant sa fille qui, petite, ne parvenait pas à s’endormir avant d’avoir entendu le bruit des talons aiguilles de sa mère dans le couloir, signe qu’elle était enfin rentrée à la maison… Aujourd’hui, la mère indigne revient à Madrid. Les retrouvailles avec sa fille devenue elle aussi célèbre ne vont pas être simples, surtout lorsqu’elle découvre que le mari de Rebeca est un de ses anciens amants… et que celui-ci est retrouvé assassiné.

Situation tordue, mais Almodóvar laisse de côté la provocation pour approcher la vérité des êtres… Comme Tout sur ma mère une petite décennie plus tard, ce film a marqué un cap dans l’œuvre et la carrière d’Almodóvar, tant il démontre sa maîtrise du récit qui trouve ici un équilibre délicat entre l’humour et le mélodrame. Dans les deux cas, il est question des rapports mère / fille. Leurs relations inextricables, crime passionnel compris, donnent le meilleur du film, pour la drôlerie aussi bien que pour l’émotion.